Escalades dans les Alpes d’Edward Whymper est le premier grand livre d’alpinisme publié au XIXème siècle. Il demeure l’un des plus importants de toute la littérature alpine. C’est presque par hasard que Whymper découvre la montagne. Dessinateur-graveur, il est envoyé dans les Alpes durant l’été 1860 par un éditeur qui recherche des illustrations de montagne. Pour le jeune Anglais, à tout juste vingt ans, c’est la révélation. Il comprend qu’il va trouver dans les sommets alpins un terrain pour satisfaire ses ambitions et sa soif d’aventures. Durant les cinq années qui suivent, il va construire sa légende en réussissant de nombreuses premières, parmi lesquelles la Barre des Ecrins et l’Aiguille Verte. Le 14 juillet 1865, il est le premier à poser le pied sur le dernier grand sommet invaincu, le plus convoité de tous : l’inaccessible Cervin. Hélas, la descente tourne au drame lorsque quatre de ses compagnons de cordée chutent et perdent la vie. S’en suit une longue polémique sur la responsabilité de cet accident, obligeant les autorités suisses – encore une première – à diligenter une enquête. Lassé par cette controverse, Whymper se détourne des Alpes et part assouvir sa passion d’explorateur vers des terres plus lointaines. En 1871, il publie Escalades dans les Alpes, un livre d’un genre nouveau dans lequel il décrit minutieusement ses cinq années de conquêtes alpines. Richement illustré de 108 gravures de l’auteur, l’ouvrage mêle récits d’alpinisme, considérations géographiques et scientifiques, conseils techniques d’escalade. Le succès est immédiat. Avec ses Escalades, Whymper nous plonge dans l’âge d’or de l’alpinisme, une époque où la plupart des grands sommets étaient encore invaincus, où les pionniers ne disposaient que d’un matériel rudimentaire et de cartes imprécises et incomplètes. Aujourd’hui encore, cet ouvrage n’a rien perdu de sa puissance d’évocation.