Un siècle de routes en Vercors – Serge Charruau – 1995

Évoluer dans ce décor vertigineux permet de comprendre l’incroyable audace des ingénieurs et ouvriers qui, au XIXᵉ siècle, ont percé les falaises pour désenclaver le massif.
D’abord, il fallait trouver où passer. Les itinéraires ont été choisis en fonction de la pente des différentes strates de calcaire oblique afin de tracer une route en pente douce, et de profiter des petites vires naturelles plus propices au percement de la roche. Les techniques de l’époque étaient rudimentaires et la sécurité hasardeuse… Nombreux sont les ouvriers qui y ont laissé la vie.
Imaginez : suspendus à une simple corde nouée autour du ventre sur la falaise, ils perçaient un trou dans lequel était disposé un bâton d’explosif… Il fallait ensuite allumer la mèche, puis, d’un geste rapide, se balancer en arrière, faire le pendule au-dessus du vide, pour éviter de se retrouver sur la paroi au moment même de l’explosion… Et recommencer. Le moindre décalage, la moindre erreur pouvait être fatale. Parcourir aujourd’hui ces routes du vertige permet de prendre conscience de leur courage et de leur pugnacité. Elles conservent un caractère hors du temps.

Ce sont des considérations économiques qui, au départ, ont amené au percement de ces routes. Il fallait faciliter les échanges entre les plateaux et la plaine, notamment pour l’exploitation forestière.
Mais à peine terminées, les visiteurs et les premiers touristes se sont emparés de ces voies nouvelles pour vivre le frisson du vertige dans les carrioles à chevaux, puis très vite dans les premières automobiles. Elles ont été, et sont encore, un spectacle fascinant qui attire de nombreux visiteurs.

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