L’arrivée du tracteur dans les hautes-Alpes – Yves Le Bonniec – 2014

1945-1970

En une vingtaine d’années, de 1945 à 1965, le nombre de tracteurs dans les Hautes-Alpes est passé de quelques dizaines à 3 000. Cette mécanisation qui bouleversera la vie paysanne haut-alpine a été racontée dans un livre issu des souvenirs d’une quarantaine de personnes, agriculteurs, vendeurs de machines agricoles et techniciens, qui tentèrent d’orienter ce changement. Ce livre, rendu possible par la collecte des témoignages opérée par 15 personnes du Centre de l’Oralité Alpine, un travail de 18 mois entre 2011 à fin 2012, a trouvé son rédacteur en la personne d’Yves Le Bonniec et était présenté au Conseil Général le 2 septembre pour son lancement.

« Si en tant qu’élu on se doit de regarder l’avenir cela ne doit pas nous empêcher de nous tourner vers le passé », affirmait Jean-Yves Dusserre, Président du Conseil Général lors de cette soirée, précisant que tous les entretiens recueillis avaient été mis en collaboration avec les Archives Départementales.

Cette mémoire vive qui a pu être recueillie indique toute l’importance de ce qui fut une avancée exceptionnelle, une vraie révolution dans le monde agricole, « faisant passer le paysan au rang d’agriculteur, dira encore Jean-Yves Dusserre. En parallèle se créent les stations de ski. Par ces deux phénomènes économiques conjugués la désertification dans les Hautes-Alpes va se stopper et la tendance va même peu à peu s’inverser ! »

Dans le Nord du département la mécanisation est plus lente. Ce sont les pluriactifs qui se dotent en premier de ce tracteur qui n’arrive dans les communes de plus haute altitude que dans les années 70. Cette mécanisation offre des moyens nouveaux là où les bras venaient à manquer. Mais plus qu’une simple révolution technique, remplacement de la force humaine et animale, le tracteur va lancer une véritable transformation culturelle et sociale. Car le tracteur va également amener son cortège d’outils mécaniques, telle la motofaucheuse, et permettre aux paysans des Hautes-Alpes d’entrer de plein pied dans le monde moderne du XXème siècle.

« Notre 1er tracteur faisait 25 CV, se rappelle Jean-Yves Dusserre, et c’est moi qui allait chercher les bons d’essence. Nos voisins en possédaient un, le même, mais qui était déjà un Diesel, ce qui représentait une puissance supérieure… »

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