Combattant du Vercors
Gilbert JosephFayard, Paris, 1972, 28 F.

Fallait-il démythifier aussi les maquis ? Dans ce livre, leurs misères ne sont pas moins dépeintes que leurs grandeurs. Ce témoignage direct d’un survivant est aussi un très sévère réquisitoire.

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Certes, sur la conception même du Vercors, camp retranché, « citadelle », tout le monde, à peu près, est d’accord pour la condamner ; en tout cas, elle n’aurait pas dû résister à l’expérience. Mais c’est moins la conception que l’exécution, c’est le commandement dans sa presque totalité, que l’auteur met en cause, d’une manière si ouverte qu’elle appellera des réactions. Critique en partie subjective, sans doute, mais à laquelle l’exemple même fourni par le témoin apporte de la force. Il a participé à toute la lutte. Or sa section, sous la conduite d’un officier excellent, non seulement a évité le massacre, non seulement ne s’est pas contentée de survivre, mais a continué le combat dans le Vercors même pendant quatre semaines jusqu’à la libération, et a infligé régulièrement des pertes à l’ennemi sans en subir elle-même, montrant ce que la tactique de guérilla était capable d’obtenir là où la guerre de siège et la bataille rangée ne pouvaient que conduire à un échec sanglant.

Yves Florenne

Le Monde Diplomatique