Vice et versant – Angélique Prick – 2021
Vice et versant – Angélique Prick – 2021
” Nuit alpine, nuit câline, nuit d’amour (sur un air connu) “, telle est la phrase en exergue qui invite à la lecture de Vice et versant, la première des onze nouvelles verticales de ce recueil. Le ton est-il donné ? C’est plus compliqué que ça… Humour et sensualité seront du voyage : d’emblée, il s’agit d’étreinte et d’extase. Pourtant, il faudra se méfier des apparences : la roche peut être chaude comme un ventre, alors que déjà la montagne paraît inquiétante et que, bientôt, elle se montrera impitoyable. On ne saurait toutefois la résumer là, quand, plus loin, toute la beauté du monde se retrouve dans un flocon de neige et quand, ailleurs, tout l’amour du monde peut tenir à un mousqueton… En Himalaya, en Islande, en Alaska, à Chamonix, au Yosemite, en rocher comme en glace, en paroi ou en pente douce, jusqu’au sommet ou tout au fond d’une crevasse, aujourd’hui peut-être, ou alors hier, sous les traits d’un homme, à travers les yeux d’une enfant, et le plus souvent par la voix d’une femme, dans le rire franc ou le rire jaune, dans l’effroi, le mystère ou dans les larmes, Angélique Prick nous promène sur tous les versants d’une montagne protéiforme. Audace, fantaisie, verve, poésie et acuité : ses nouvelles sont autant de plaisirs de lecture jubilatoires qui apportent un courant d’air frais à la littérature de montagne, sans renier pour autant la filiation avec les grands récits classiques.